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Joëlle (Soeur Marie-de-Lourdes) Bernadette Gauthier, est née à Ste-Clothilde de Horton, le 4 octobre 1902, inhumée à notre cimetière du monastère de St-Hyacinthe, le 3 février 1996.

Lecteur, sois indulgent...... Si quelques-unes de ces pages peuvent te faire du bien, si mes sourires entretiennent ta gaieté, si mes larmes sympathiques adoucissent l'amertume des tiennes, si mes hymnes à peine ébauchés s'achèvent dans ton coeur en adoration, ah! ce sera la plus belle récompense que je puisse espérer! Tu auras compris, sous un style assez pauvre, l'humble auteur de ces chants, âme assoiffée d'idéal, désireuse de semer du bonheur, et qui pour toi trace ces quelques lignes...

La MER  
 

J'ai goûté tant de charme à rêver auprès d'elle,
Que de la voir encor j'éprouve le désir…
Je voudrais la revoir dans sa grâce cruelle,
Entendre de nouveau sa voix, à loisir.

Je voudrais saluer cet océan terrible;
M'étourdir au fracas de ses flots écumants;
Trouver, comme naguère, un plaisir indicible
A comprendre, le soir, ses longs gémissements.

Je sais qu'elle engloutit, dans sa brusque colère,
Des trésors caressés, des rêves de bonheur;
Et je sais que, de loin, plus d'une lèvre amère,
Rageusement, maudit ses vagues en fureur.

Je sais que, si les vents, en lugubres rafales,
Passent, impétueux, sur cette immensité,
La mer a des soupirs semblables à des râles
De pauvres matelots, par la lame emportés…

C'est triste. Et, malgré tout, cette plaine liquide,
Je l'aime. Et je voudrais m'en rapprocher, un jour;
Dresser ma tente au bord de cette onde perfide,
Briseuse de projets et de serments d'amour.

La mer, je la revois, en esprit, grande et belle.
La mer, elle a mon cœur dans son chant révolté.
Je ne sais trop ce que j'aime le plus en elle :
Ou sa fougue effrayante, ou sa sérénité.

Les NUAGES  

Sur l'abîme d'azur, pareils à des vaisseaux,
Avant l'aurore je voyais de lourds nuages
Si rapides frôler et la terre et les eaux,
Qu'ils paraissent chargés d'épouvante, ou de rage.

Mais quand le jour parut, souriant aux oiseaux,
Le soleil sur les mâts, les voiles, les cordages,
Lentement mit ses feux, tel un phare au rivage;
Et tout s'irradia sous les brillants faisceaux.

Rêveuse, en admirant cette flotte empourprés,
Ainsi que l'on contemple une image sacrée.
J'ai versé, le sourire à la lèvre, des pleurs.

-Dieu, qui fis le soleil et la nue et l'espace,
Sans doute Tu créas les nuages des cœurs
Pour les voir resplendir sous les feux de ta grâce.

JUIN  

Juin, c'est le mois joyeux du nid et de la rose.
C'est l'ami du soleil et le peintre du jour.
C'est le mois où la vie exubérante cause.
C'est le mois de l'amour.

C'est le mois des chansons, des rêves, des sourires.
Le sourire, le rêve et le chant, tour à tour,
Exhalent des parfums, que mon âme respire
En ce mois de l'amour.

Juin, c'est un voile d'or déployé sur ma vie,
Pour en illuminer chaque austère détour,
Et parer la douleur, vers laquelle on dévie,
Des charmes de l'amour.

Juin, c'est un mois fécond et riche de promesses;
Promesses des blés verts tremblant sur le labour,
Et celles des fronts purs, gracieux de jeunesse,
Auréolés d'amour.

C'est le mois de ton CŒUR, ô mon ROI que j'adore,
De ton CŒUR qui chérit et pardonne toujours;
Mais qui répand sur nous en ce mois plus encore
Le flot de ses AMOURS.


PRIÈRE du MATIN  

Seigneur, je vous bénis pour la nuit qui s'achève;
Et, dans toute l'ardeur de mon cœur reposé,
Je vous offre, à genoux, cette aube qui se lève,
Sonore de chansons, dans l'azur embrasé.

Je vous offre, mon Dieu, le clocher qui s'éveille,
Et tinte l'ANGELUS dans l'espace pieux.
Entre ses bords songeurs, à Vous l'onde vermeille.
À Vous le gai soleil, irradiant ses feux.

De la plaine, Seigneur, je vous offre la grâce.
Je vous offre les fleurs, le zéphyr matinal,
L'hommage de l'oiseau qui, sans laisser de trace,
Fend les airs en prenant son essor triomphal.

Du papillon joli, prenez l'aile de gaze.
À Vous l'humide éclat du velours des coteaux.
Agréez la fraîcheur de la source qui jase,
Et le rayon qui luit au cristal de ses eaux.
De la forêt, qui rompt, ce matin, le silence,
Je viens vous présenter l'hymne majestueux.
À Vous le sol fertile, où germe l'espérance,
Avec les grains, semés par un bras vigoureux.

Je vous offre l'amour de l'enfant en prière,
Quand, mains jointes, il dit : "O bon petit Jésus,
``Moi, je t'aime, certain, aussi gros que la terre;
``Aussi gros que mon cœur. Je ne peux aimer plus. "

 

 

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