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Joëlle
(Soeur Marie-de-Lourdes) Bernadette Gauthier, est née à
Ste-Clothilde de Horton, le 4 octobre 1902, inhumée à
notre cimetière du monastère de St-Hyacinthe, le 3
février 1996.
Lecteur,
sois indulgent...... Si quelques-unes de ces pages peuvent te faire
du bien, si mes sourires entretiennent ta gaieté, si mes
larmes sympathiques adoucissent l'amertume des tiennes, si mes hymnes
à peine ébauchés s'achèvent dans ton
coeur en adoration, ah! ce sera la plus belle récompense
que je puisse espérer! Tu auras compris, sous un style assez
pauvre, l'humble auteur de ces chants, âme assoiffée
d'idéal, désireuse de semer du bonheur, et qui pour
toi trace ces quelques lignes...
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Les
DIAMANTS de l'OSTENSOIR |
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La nuit descendait
sur la terre, |
Et
la foule à genoux priait au sanctuaire |
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(On se recueille mieux le soir).
Des cierges de blonde lumière
Faisait prier, à leur manière,
Les diamants de l'ostensoir.
Je voyais à peine les roses
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De
l'autel d'or et le nuage blanc et rose |
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Qui s'échappait de l'encensoir.
Autour de l'HOSTIE adorée,
Je contemplais, l'âme enivrée,
Les diamants de l'ostensoir.
Distraite un peu des saints
cantiques,
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Je
m'égarai dans les récits évangéliques.
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Car je ne savais plus que voir,
Pareils à des âmes de vierges,
Briller, à la lueur des cierges,
Les diamants de l'ostensoir.
Bientôt une seule lumière
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Veille
l'HOSTIE, au tabernacle solitaire,
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Plus d'autres rayons dans le soir!…
-Reposez-vous, blancs météores,
Pour ces heures où l'on adore
Le Dieu caché dans l'ostensoir. |
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RÊVES
D'ANTAN |
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O mes rêves premiers, aussi
purs que la neige,
Et plus doux mille fois que les réalités,
Vous chantiez à mon cœur de limpides arpèges,
En lui montrant la vie ineffable en clartés!
Aux jours où je suivais votre
naïf cortège,
Hors vous aucun rayon pour mes yeux enchantés!…
Ah! si j'avais reçu ce don, ce privilège,
De veiller mieux alors sur vos fragilités!
Un nouvel idéal de son aile
m'effleure,
Lumineux comme vous. Mais quand même je pleure
Vos feux perdus, hélas, et jamais retrouvés…
Aujourd'hui, de vous tous, ô
mes rêves célestes,
O mes rêves aimés, dans mon cœur il ne reste
Rien que le charme exquis de vous avoir rêvés.
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Les
ÉTOILES FILANTES |
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Pourquoi donc ces
courses folles
Des étoiles dans l'azur,
Quand la nuit sur les corolles |
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Tend son voile pur?
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Ayant fini sa prière,
L'oiseau rentre dans son nid.
Le zéphir et la bruyère |
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S'endorment, unis.
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Sur terre,
c'est le silence,
Tout sommeillera bientôt.
On en profite, je pense, |
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Pour jouer, là-haut.
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Mais, ces astres
sont peut-être
Nos rêves morts brusquement,
Qui s'en sont allés renaître |
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Dans le firmament.
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Quand notre âme
les rappelle,
Lasse de peine et d'ennui,
Est-ce pour se moquer d'elle,
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S'ils courent, la nuit?
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De ma
fenêtre, hagarde,
J'en vois tomber ici-bas.
-Jeunes astres, prenez garde! |
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Mesurez vos pas!
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Gare à vos
courses rapides!
Du champ des rêves élus,
Ce qui tombe dans le vide |
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Ne remonte plus. |
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