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Le Saint Sacrifice de la messe, Oh ! l’action sublime, comment m’en acquitterai-je ? O Jésus, vous connaissez mon incapacité, vous y suppléerez, mais aussi, Jésus, vous connaissez mon pauvre cœur, vous savez qu’il veut vous aimer, vous aimer ardemment. Je m’efforcerai donc d’apporter au divin mystère de grands sentiments de crainte et de respect et, me pénétrant de ce qui s’y opère, je m’humilierai et me tiendrai profondément recueillie, suivant pas à pas mon Jésus, écoutant les paroles de vie qu’il ne manque pas de faire entendre à l’âme qui le chérit ; avant de me retirer, je ne manquerai pas de former une résolution et prendre une pratique je que prierai Jésus de bénir.
Juillet 1850 (au sortir du couvent)
L’heure de l’adoration par excellence, l’heure entre mille autres choisie, entre mille autres précieuse et chère à l’Adoratrice du Précieux Sang, née sur le Calvaire, doit être l’heure de la sainte messe, puisque l’Autel est le nouveau Calvaire où la victime se laisse alors immoler, égorger pour notre amour, où elle remplit de son Sang bouillonnant d’amour les saints calices et les âmes qui veulent le boire, les âmes qui ont soif de la vie éternelle qu’il communique. L’heure d’adoration bénie entre toutes, c’est l’heure de l’union eucharistique ; union divine et pleine de grâces, où l’Époux et l’Épouse ne font qu’un dans un mystérieux cœur à cœur ; on se comprend, on se donne, on se fond , on devient participant de son esprit de prière, de sacrifice, d’adoration. En mêlant ses louanges aux louanges de la divine Victime, on est sûre d’aimer puisque c’est le Verbe incarné, la charité même qui a allumé en nous le feu d’un amour tout divin.
Écrit autographe, sans date
Il faut que le cœur soit plus dans le Tabernacle que dans notre poitrine. C’est surtout lorsque l’âme est dans la sécheresse et qu’elle a peine à produire des fleurs et des fruits, qu’elle doit aller s’asseoir sur les bords du puits eucharistique pour recevoir la rosée du Divin Amour. Jésus-Christ lui-même nous crie : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne, je lui donnerai de l’eau de la vie gratuitement. Jésus est là dans le Tabernacle, il m’attend, il m’appelle, il veut remplir le vide de mon âme, il veut lui donner une nouvelle étendue et une nouvelle capacité pour y répandre l’abondance de son Sang très Précieux.
10 février 1864
Si la tâche vous paraît difficile, retirez-vous dans la solitude mystérieuse du tabernacle. Là, méditez les promesses consolantes que Jésus nous a faites. Allez-là puiser la force d’accomplir ce qu’il vous commande ou vous conseille, en jurant au divin Captif de l’amour que vous voulez toute votre vie vivre dans la privation de tout ce qui flatte la nature. Allez-là déposer dans son cœur vos pensées et vos sentiments, vos démarches et vos pas. Vous reviendrez de là fortes et courageuses, animées d’un saint zèle et altérées de perfection. Les jours écoulés sous l’austère discipline seront les plus chers à votre cœur et à votre souvenir.
Été 1872
Si, ô mon divin Sauveur, je ne suis pas digne d’aller vous aimer, d’aller vous posséder dans le ciel, j’irai souvent au pied du tabernacle où j’ai passé les moments les plus délicieux, où vous avez parlé si souvent à mon âme, là où tant de fois vous vous êtes donné à moi. O Jésus ! que vous êtes bon pour votre enfant!
Octobre 1849
Je vous laisse pour ami, l’Ami divin du tabernacle ! Vous sentez encore sa présence dans vos cœurs, n’est-ce pas ? Écoutez-le : il vous dira qu’il est toujours fidèle. Je vous souhaite la sainte flamme de l’amour.
5 août 1869
Par une faveur du Souverain Pontife que nous ne saurons jamais assez apprécier, et qui doit se renouveler tous les mois, nous avons eu hier l’exposition du Saint Sacrement dans notre chapelle toute la journée et toute la nuit. Durant ces heures passées en présence de ce Dieu d’amour en qui nous avons confiance, nous ne saurions oublier la communauté qui nous fournit le pain qui devient le froment des élus. Reconnaissantes pour cette faveur, nous adressons au ciel nos plus ferventes prières.
29 décembre 1865
Quand on a exposé le Saint-Sacrement, il me semblait que les rayons de l’Ostensoir, ou plutôt de l’hostie sainte pénétraient jusqu’au fond de mon âme et je sentais mon cœur rempli ou plutôt débordant de sentiments d’admiration et de repentir. Je voyais Notre-Seigneur glorieux, mais, lui disais-je, pour parvenir à cette gloire, combien vous avez souffert ! Il vous a fallu endurer les mépris, les humiliations, et par-dessus tout les souffrances de la passion, et pour tout cela, on ne vous aime pas. Eh bien ! moi, ô Jésus, je veux vous aimer pour tous.
17 avril 1898
Voici la fête de l’Eucharistie (Fête-Dieu), la nôtre par conséquent, Adoratrices du Précieux Sang. Oh ! brûlons d’amour pour Jésus-Hostie, soyons des foyers ardents. Faisons triompher le Roi de l’autel dans nos monastères et dans nos âmes. Hélas tant d’autres ne veulent plus de Lui et crient encore : « Nous ne voulons pas d’autre roi que César ».
6 juin 1882
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